mardi 21 juillet 2009

Romain Gary, mon héros

Il y a des auteurs qui vous réconcilient avec les livres que l’on ne finit pas. Des auteurs où chaque livre sera à la hauteur, et même chaque phrase. Des auteurs pleins de mystères, d’énigmes, de vie trop remplie. Des auteurs qui vous font rentrer plus tôt d’une pas si bonne soirée (et parfois même d’une très bonne) pour se mettre au lit avec. Des auteurs qui vous émoustillent, où peu importe la situation, le sujet, l’endroit vous feront de l’effet. Et bien entendu, le plus bel effet ! Des auteurs qui vous réchauffent, vous font vous sentir bien, vous dorlotent, vous emmènent loin, très loin. Le tout très platoniquement. Pour ma part il n’y en a qu’un qui me fasse à ce point cet effet là. La taille haute, la moustache poivre et sel, l’élégance russe. Un pilote français poussé par une mère juive Russe, un diplomate cinéaste avec un très léger accent, un écrivain deux fois Goncourt-isés qui s’habille à Londres. Allez, dites, vous aurez bien deviné. Oh mais si, avec la photo… D’accord, il a usé de plein de noms… Un seul suffira.

Fosco Sinibaldi ? Shatan Bogat ? Roman Kacew (son vrai nom) ? Emile Ajar ? (On approche…) Romain Gary ! Parce qu’il s’agit bien de lui (mais vous aviez vu le titre, petits malins). Avec une vie comme un roman qu’il aurait pu écrire, un vocabulaire si riche, un style parfait qui changeait selon le pseudonyme, Romain Gary est mon THE écrivain. Parce qu’on en a tous un. Moi c’est lui que j’ai choisi. Et si je n’ai pas encore tout lu, chaque ouvrage me plait, me charme, me séduit. Chaque ouvrage me donne envie d’avancer encore un peu, d’être accompagnée, de mieux le connaître. Á chaque ouvrage, je désespère aussi un peu. Je sais que je n’y arriverai jamais. Que mes mots ne seront pas comme les siens. Que personne ne rentrera plus tôt de soirée pour me lire. Que personne ne m’aimera si fortement platoniquement en ayant lu mes associations de mots, mes effets d’écritures, mes lettres tapées avec soin. Tant pis RG et moi c’est quand même pour la vie. Romain/Emile et les autres tatoués dans la banderole d’un cœur rouge de vieux loup de mer sur mon épaule gauche.


Je pourrai vous raconter sa rocambolesque vie mais il le fait bien mieux que moi, je pourrai vous expliquer son génial tour de force d’avoir eu deux Goncourt (ce qui n’est pas possible pour un même auteur dans les règles du prix littéraire) avec Les racines du ciel en 1956 et La vie devant soi en 1975, que l’affaire Emile Ajar a fait couler beaucoup d’encre, que sa seconde femme fut Jean Seberg, l’américaine de Godart. Je vais simplement vous dire que Gallimard vient de sortir Légendes du je qui regroupe sept ouvrages de Romain Gary qui reprennent ses sujets de prédilection : la peur de vieillir, son amour des prostitués ou le double-jeu. Ces sept ouvrages sont largement assez pour que vous rentriez vous aussi plus tôt le soir.


Pour ma part je viens de finir La promesse de l’aube. Une autobiographie sur son enfance et sa jeunesse jusqu’à son retour de la Seconde Guerre mondiale. Drôle, émouvant, historique, critique, juste. Dans ma valise vacancière il est très probable que Romain trouve sa place… Je ne sais pas encore à travers quel livre. Je vais cependant garder Légende du je pour la rentrée, sinon je risquerai de m’assommer sur la plage. Je finirai ici par les propres mots de Romain Gary qui concluent l’ouvrage Vie et mort d’Emile Ajar. Un ouvrage qui revient sur Emile Ajar, qui n’était autre que lui-même, et l’affaire littéraire. Un livre posthume. Voici ses mots :
« Je me suis bien amusé. Au revoir et merci. »
Tout le plaisir est pour nous ; surtout pour moi.


2 commentaires:

  1. Mon petit doigt me dit qu'une autre déclaration d'amour ne devrait pas tarder à faire son apparition!

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  2. Bon j'avais fais un commentaire ce matin et je me rends compte qu'il n'y est pas... Bref, comme toi je suis amoureuse de Romain Gary et de sa plume... La vie devant soi est sublime ! Tout le plaisir est donc aussi pour moi. Et na !

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