samedi 29 mai 2010

Jusque dans nos bras, Alice Zeniter


Alice et Mad, c’est un peu les deux doigts de la main, amis depuis toujours, toujours là l’un pour l’autre et l’autre jamais très loin. Alors lorsque Mad demande Alice en mariage, c’est oui. Mais ici pas question de grande fête, de bouquet, ni d’amour ; d’alliance oui, mais d’un autre genre. Il est ici uniquement question d’amitié et de mariage blanc pour éviter à Mad, Français toujours mais sans-papier, une reconduite à la frontière. Alice et Mad, c’est un peu nous, nos questions, nos souvenirs et nos problèmes. Jusque dans nos bras est un livre générationnel qui fera dire aux ados d’aujourd’hui qu’on est nous aussi des vieux cons. Tant pis. On a 25 ans et on assume puis on sourit à la justesse du texte et au plaisir de sa lecture grâce au procédé littéraire de la jeune écrivain, Alice Zeniter, qui a répondu à mes questions, dans un fauteuil (une banquette) de La fourmi ailée.

Fauteuil Club Sandwich/ Vous avez écrit un roman, Jusque dans nos bras, sur l’amitié avec pour paysage urbain les reconduites à la frontière des sans-papiers. Pourquoi ce thème ?
Alice Zeniter/ J’étais moi-même étrangère dans un pays, la Hongrie, quand j’ai écrit ce roman. Je voyais ce qui se passait en France de loin. A ce moment-là, l’actu c’était les arrestations des sans-papiers dans des lieux improbables comme la sortie de l’école ou à la soupe populaire et ça me paraissait incroyable vu de loin, comme des rafles.

mercredi 26 mai 2010

Ateliers de Belleville, ouvre-toi !


Un coup de baguette magique et hop, les artistes de Belleville ouvrent leur atelier, exposent et trinquent avec vous. Ils discutent avec vous, vous présentent leur atelier sweet atelier, voire leurs méthodes de travail et bien sur vous montreront leur travail. Photos, peintures, sculptures, parfois les trois réunis ou encore d’autres formes d’art. Les artistes de Belleville se mêlent au chaland, les chalands aux autres chalands et eux même aux artistes. En plus, ils organisent un vernissage avec vin en carton et cacahouètes. Oui oui c’est aussi simple que ça ! Sauf que non ce n’est pas si simple et pas du tout selon mon bon vouloir mais par contre tout est vrai. Alors voilà, le vernissage c’est jeudi soir et les portes ouvertes de vendredi à lundi. Mais ce n’est pas tout.

dimanche 23 mai 2010

Royal


Un après-midi très ensoleillé, au Palais Royal, un livre à la main (Le nazi et le barbier d’Edgar Hilsenrath), vous croyez être tranquillement installée quand une grande et bien mince fille débarque dans le parc. Une grande et bien mince fille perchée sur 12cm de talons, une robe sortie de chez le voisin Marc Jacobs, un maquillage qui a le mérite de ne pas dégouliner avec la chaleur... ça sonne comme une hallucination de lectrice endormie, le livre sur le nez mais pas du tout ! Ni belle ni renversante, la fille rompt avec le mythe des mannequins qui ne savent pas sourire. Elle sait qu’elle est le spectacle de cette fin de journée et pourtant elle la joue discrète. Elle se fait photographier alanguie sur un bac, mi ombre mi soleil, une glace à la main, le regard rêveur sur un plan de Paris, les cheveux en chignon serré ; surement une certaine idée d’un après-midi estival parisien so « oh Paris, l’amour, j’adore ! » sous-titré en Russe. Il est possible que les photos finissent dans le Elle Russe du mois de juin ou dans un Vogue Europe de cet été, il est possible qu’elles ne soient jamais rien d’autres que des épreuves. En attendant l’équipe de trois (filles) n’a pas trop bouleversé la quiétude de ce moment retiré de la vie parisienne où, un mélomane à votre gauche, un pigeon sur la droite, vous lisez tranquillement alors qu'une mannequin Russe se fait prendre en photo.Comme si tout était normal dans le plus normal des mondes.


lundi 17 mai 2010

Le bistrot des Cinéastes


Allez au cinéma des Cinéastes voir un (très bon) film, ressortez d’une des trois salles et au bout du couloir juste avant d’arriver à l’accueil tournez à gauche puis montez les escaliers. Là vous arrivez dans une salle de taille moyenne, un bar de grande table, une cuisine à vue, des carreaux blancs, des poutres Eiffel et une ambiance vieille de dizaines d’années. Le bistrot des Cinéastes vous tend les bras. Et si les murs parlaient, ils en raconteraient de belles sur les artistes qui défilent depuis la création du lieu en 1906, et le cabaret du père Lathuile. Cinéma depuis les années 30, les Cinéastes propose avec leur bistrot un bien joli générique de fin.

vendredi 14 mai 2010

El secreto de sus ojos


Cette chronique a commencé quand un ami m’a dit : « Va voir ce film, il est formidable, il n’a pas volé son Oscar du meilleur film étranger. » Elle se termine le lendemain soir, scotchée que je suis à mon siège, accompagnée par Mlle V qui avait eu la bonne idée de remplacer la vodka par une soirée cinéma.  
Dans ses yeux, ou  El secreto de sus ojos en VO, puisque le film est Hispano-argentin, bat tous les autres films à l’affiche. Un scénario qui va crescendo, une mise en scène tenue jusqu’au bout où la tension passe beaucoup par le regard, des images sublimes et des acteurs sous bonne pression qui font l’histoire. Dans ses yeux est un film à voir sans rien en savoir alors dites-vous juste que c’est un vrai et bon moment de cinéma qui mélange avec élégance les genres dominés par le drame. L’histoire, elle, tient en quelques mots, et moi je m’en tiendrai là, sans bande-annonce : 1974, Benjamin Esposito, greffier, enquête sur le viol et le meurtre violent d’une jeune femme. Il revient 25 ans plus tard voir sa collègue de l’époque, Irène, avec à la main un roman basé sur cette enquête. 


lundi 10 mai 2010

David et Edward


Vous avez 5 jours et 5 bonnes raisons pour aller voir David et Edward au Théâtre de l’Œuvre. 1, 2, 3, 4, 5 ... C'est parti, mon kiki.

1/ L’histoire. A New-York, le jour de l’enterrement de sa femme, David, fringuant septuagénaire, voit arriver, avec un bouquet, un homme tout aussi septuagénaire rendre un dernier hommage à sa femme. Etonné, il demande à l’homme de partir, pensant qu’il se trompe de tombe. Pas du tout : il s’agit, après pésentations, de l’amant de la défunte.

2/ Les dialogues. Jubilatoires, les piques balancées entre les deux hommes sont douces amères, parfois très aigres mais surtout assez drôle et sans censure. Un dialogue de personnes âgées employant un vocabulaire dépassé et à la fois très actuel. Un mot d’ordre, en balancer le plus possible dans la tête de l’autre. Exemple (David à Edward) : « Alors pour vous une femme c’est soit à mettre sur un piédestal, soit une putain à ramasser sur le trottoir. » Jouissif, je vous dis.

mardi 4 mai 2010

Sur les toits



Voici sous la lune, les toits de Paris où tous les pigeons sont gris ; les toits de Paris où l’on se serre dans les anciennes chambres de bonnes devenues palace pour jeunes parisiens ; les toits de Paris où les plus simples soirées ont goût de petites fêtes improvisées. Vue d’une lucarne, où l’on épie sa voisine se déshabiller, le couple s’embrasser ou se disputer, les potes hurler au match de foot. Vue de Paris où parfois le spectacle est bien plus intéressant à l’intérieur, où une petite fenêtre permet de se regarder dans le rétroviseur de sa cuisine, vue de Paris d'où parfois on s’enfuie par les toits.
Et vous, les toits, ça vous donne des envies de « Cheum cheum Cheminée » ???