Alice et Mad, c’est un peu les deux doigts de la main, amis depuis toujours, toujours là l’un pour l’autre et l’autre jamais très loin. Alors lorsque Mad demande Alice en mariage, c’est oui. Mais ici pas question de grande fête, de bouquet, ni d’amour ; d’alliance oui, mais d’un autre genre. Il est ici uniquement question d’amitié et de mariage blanc pour éviter à Mad, Français toujours mais sans-papier, une reconduite à la frontière. Alice et Mad, c’est un peu nous, nos questions, nos souvenirs et nos problèmes. Jusque dans nos bras est un livre générationnel qui fera dire aux ados d’aujourd’hui qu’on est nous aussi des vieux cons. Tant pis. On a 25 ans et on assume puis on sourit à la justesse du texte et au plaisir de sa lecture grâce au procédé littéraire de la jeune écrivain, Alice Zeniter, qui a répondu à mes questions, dans un fauteuil (une banquette) de La fourmi ailée.
Fauteuil Club Sandwich/ Vous avez écrit un roman, Jusque dans nos bras, sur l’amitié avec pour paysage urbain les reconduites à la frontière des sans-papiers. Pourquoi ce thème ?
Alice Zeniter/ J’étais moi-même étrangère dans un pays, la Hongrie, quand j’ai écrit ce roman. Je voyais ce qui se passait en France de loin. A ce moment-là, l’actu c’était les arrestations des sans-papiers dans des lieux improbables comme la sortie de l’école ou à la soupe populaire et ça me paraissait incroyable vu de loin, comme des rafles.
Alice Zeniter/ J’étais moi-même étrangère dans un pays, la Hongrie, quand j’ai écrit ce roman. Je voyais ce qui se passait en France de loin. A ce moment-là, l’actu c’était les arrestations des sans-papiers dans des lieux improbables comme la sortie de l’école ou à la soupe populaire et ça me paraissait incroyable vu de loin, comme des rafles.