mercredi 28 octobre 2009

Netherland, Joseph O'Neill

Rentrée littéraire 7.



Obama et moi, on a un point commun. Là comme ça, je vous l’accorde, ça ne saute pas aux yeux. Même en détaillant, ce n’est pas très évident. Et pourtant, je vous assure que nous avons un point commun. Non, je n’ai pas reçu de prix Nobel de la paix ; Non il ne va pas se mettre à écrire des notes pour FCS. Je ne pars pas m’installer à la Maison blanche et lui ne viendra pas non plus trainer chez Prune (Paris 10e) boire du vin blanc et grignoter du fromage. Je vous aide… C’est un point commun, que vous pouvez facilement avoir avec lui ; surtout lorsque vous serez arrivé à la fin de cette note. Obama et moi, on aime New York, surement le café américain et les spaghettis boulettes mais là n’est pas le sujet. En fait, Obama et moi, notre point commun c’est Joseph O’Neill. Je sais un deuxième doute s’installe en vous et vous êtes tous à deux doigts d’appuyer sur la touche d’appel direct pour m’envoyer à Saint-Anne (Paris 5e). Joseph O’Neill… Bon, que vient faire un irlandais habitant New-York dans cette histoire Obamanesque? Vous n’écoutez donc pas la BBC ? Allons bon ! Je serai indulgente sur cette impasse médiatique de votre part... J’aimerai vous laissez dans le flou un peu plus longtemps, juste comme ça pour la blague, mais je sens que je vous perds.



Donc Barack Obama, 44e président des Etats-Unis d’Amérique, et moi nous avons en commun Joseph O’Neill et son livre Netherland ! Oui, tout ça pour ça. Car, SuperObama a déclaré lors d’une interview à la BBC (juin 2009), alors qu’on lui demandait la nature de ces lectures présidentielles, qu’il était entrain de lire Netherland et qu’il le trouvait « excellent » ! L’intrigue de cet « excellent » livre se déroule à New York, après le 11-septembre et son ambiance un peu flottante, où un trader Hollandais habite avec sa femme anglaise et leur très jeune fils. Hans et Rachel se séparent rapidement après les attentats et elle rentre à Londres, le petit Jake sous le bras. Il restera seul dans cette qui n’est pas la sienne mais où chacun retrouve un peu de chez soi et il y rencontrera un personnage haut en couleur, le charismatique Chuck Ramkissoon.


Fans de cricket tous les deux, et peut-être leur seul point commun à eux aussi, ils se retrouvent à se mouvoir dans un New York parfois bien sombre, loin des lumières de Times Square. Chuck Ramkissoon l’exubérant entraîne avec lui le discret Hans Van de Broek dans une aventure pas toujours très claire et pas évidente : implanter réellement le cricket à New York city. Sport pratiqué quasi exclusivement par les déracinés de New York venus d’Inde, du Pakistan, du Bangladesh ou du Sri Lanka et qui ressemble au base-ball. Cette amitié, pas forcément évidente entre ces deux personnes dont les mondes sont opposés, est racontée en flash-back par Hans, alors retourné à Londres. Le récit de cette rencontre est mêlé de souvenirs d’enfance aux Pays-Bas du trader ainsi que de son histoire familiale un peu chaotique.


Si je n’ai pas de mon côté trouvé Netherland « excellent », je le range dans la case des bons livres ; de ceux qu’on lit avec l'envie de connaître le déroulement et la fin. Parfois les soliloques du personnage principal sont bien trop longs, quelques longueurs qui font perdre le fil du récit, qui en devient par moment ennuyeux. La deuxième partie est un peu plus rythmée grâce au troublant personnage de Chuck Ramkissoon : étonnant et génial d’un bout un l’autre du roman… Et très cinématographique. Et ça tombe bien puisque le livre « préféré » d’Obama va être adapté prochainement par Sam Mendes.


PS photographique: Les photos de cricket viennent du talentueux Julien Minard et ont été prises lors de son voyage en Inde et Asie. Vous pouvez retrouver son joli travail sur son site ou son blog

dimanche 25 octobre 2009

Mal Tiempo, David Fauquemberg

Rentrée littéraire 6

CUBA linda, de mi vida, siempre te recordare…


Quelques mots d’une chanson qui parle d’un pays perdu pour quelques uns ; Cuba. Une île où la vie pourrait être si douce. Un pays figé dans les années 1950 avec l’arrivée de Fidel Castro. Un pays magnifique avec quelques plages encore sauvages, des noix de coco qui vous tomberaient sur la tête, une mer comme en plein rêve et pour y aller un vieux camion arrangé en bus avec des bancs en bois. Cuba et son soleil, sa chaleur, sa poussière sur les routes sur fond de reggaeton dans de vieilles américaines branlantes. Cuba la belle aux mille contradictions, dont les enfants chirurgiens et conservateurs de musées doivent louer une partie de leur maison rose à des touristes curieux d’un monde sans Macdo ni Coca-Cola. Un pays communiste-catholique où les orishas (sorciers) croqueurs de cœur de chèvre vous prédisent un avenir certain avant de dessoûler plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire. Un pays où vos voisins et amis peuvent vous dénoncer pour un mot anti-régime. Un pays où le ballet national est un des plus grands des scènes internationales ; où les musiciens rentrent dans leur 2-pièces délabré après des tournées mondiales ; où les sportifs amateurs ou exilés sont des champions hors catégorie. Cuba et ses odeurs de café sur des terrasses qui dominent la ville, pour des petits-déjeuners parfaits, des volutes de cigares, de rhum, de mangue, de cuisine aux épices et des petits paquets de Dragibus partagés à la fraîche près d’un perroquet… Cuba. Cuba linda.

Reprise.

Gauche. Gauche droit gauche. Jap ; trois minutes d’exercice, une de repos. Shadow boxing face à la glace. Puis du sac. Toujours trois minutes puis une. Sentir ses muscles s’alourdir, sa respiration coupée. Les mains bandées, dans des gants lourds des coups donnés, frappent encore et encore pour un geste parfait. La garde levée et gauche gauche droit gauche. Le sac revient, en un mouvement de balancier ; tourner autour, petits pas sur place en permanence. Frapper. Surtout quand ça devient difficile, frapper. Ne pas baisser la garde, sautiller, gauche gauche droit gauche. Et puis monter sur le ring, enfin. Attendre dans son coin, que l’arbitre appelle au centre face à l’adversaire. Et se battre. 1 round, 2, 3 jusqu’au K.O. Cogner tant que l’on peut, tenter la droite fatale, l’uppercut qui met au tapis. L’adrénaline qui monte, pour le boxeur, pour les spectateurs. S’imaginer peu à peu dans la peau meurtrie de celui qui frappe, qui prend aussi des coups. Se battre pour être champion ; parfois se battre contre soi-même, contre la boxe elle-même.


Mal tiempo est ces deux paragraphes réunis. Un livre formidable où l’on se retrouve tout à la fois à Cuba et au bord d’un ring emmené par un boxeur qui vient de raccrocher les gants. Il est alors fasciné par un jeune poids lourd cubain, Yoangel Corto doté d’une force incroyable, d’une droite qui tue. Ils se retrouveront deux ans plus tard aux jeux panaméricains, à Haïti, sélection pour les J.O. Avec toujours la même force. David Fauquemberg a, pour son deuxième livre, écrit un très grand roman, plein de force, d’îles parfaitement décrites, de combats qui ne se passent pas que sur un ring.

mardi 20 octobre 2009

Graffiti


Revenir à la l'origine, à la rue, à Brooklyn. Et puis le graffiti. Sur les murs, sur les portes, sur les bus, sur les rames de métro, les trottoirs, dans les égouts, et ce depuis la fin des 70’s. Plus qu’une mode, une rage de vivre, un moyen de s’exprimer, d’être visible, d’exister. Pas de bling-bling mais du rap old-school. Pas de chichis mais des mots-coup de poing graffés ou scandés. La street culture new-yorkaise devenue mondiale se retrouve au musée, à la fondation Cartier pour l’art contemporain et ça s’appelle « Né dans la rue - graffiti ». Certains de ces p’tits caïds de la rue sont devenus des businessmans, accomplis, reconnus, producteurs des derniers lascars plus doués que les autres. Faut pas s’y tromper mec, l’expo est chan-mé. Ambiance rap 80’s à mort ; musique de fond Run DMC, Rob Base & DJ E-Z Rock, Ice T ou G.L.O.B.E. & Whiz Kid ; total look noir près du corps, grosse chaine en or, micro au poing ; et vidéos d’époque au sous-sol. Photos de tous les supports bons à graffer, des pionniers du mouvement et des graffitis aux murs faits mains. Cette expo donne envie de bouger les bras, les jambes, faire des pas de côtés, des bee-bop, des freeze ou des six steps, alors vas y lève les bras, balance toi frangin. Dehors une fresque d’Obey et puis dedans des films sur différentes époques du graff ou d’autres pays, comme au Brésil, dans les favelas de Sao Paulo avec les Pixador aka « Pixo ». Cette expo c’est tout ça réunit, et plus.



Et puis pour prolonger l’expo encore un peu plus, il faut continuer tout droit, prendre à gauche puis re-tout droit, rue de Rennes. Là il y a un chocolatier qui prend son métier au sérieux et le mêle à l’actualité. Et l’actualité à venir qui reprend aussi les grafs, c’est … Les 20 ans de la chute du mur de Berlin! Le « baiser fraternel » entre Brejnev et Honecker en vitrine et en chocolat, des bombes de peintures, écrasées et à croquer. C’est la délicieuse idée du chocolatier Patrick Roger.



NE DANS LA RUE - graffiti
Jusqu' au 29 novembre 2009
Fondation Cartier pour l'art contemporain
261 boulevard Raspail Paris 14e
http://fondation.cartier.com/
Bonne nouvelle! Prolongation jusqu'au 10 janvier 2010


Chocolaterie Patrick Roger
91 rue de Rennes Paris 6e

dimanche 18 octobre 2009

Le syndrome du Titanic


Et pourtant je ne jette pas mes bouteilles en verre dans la poubelle normale, je me déplace très principalement en transport en commun, je n’achète pas de fraises ni de framboises en hiver, le poulet du lundi soir est élevé en plein air, j’éteins la lumière quand je sors d’une pièce, je coupe l’eau lorsque je me lave les dents et me savonne, j’ai souvent un sac en coton dans mon sac à main et n’utilise jamais de sacs plastiques, j’achète du café ethnique, je fais attention à la provenance des fruits et légumes, je prends le train pour me déplacer en France… Bref je sors du Syndrome du Titanic de Jean-Albert Lièvre et Nicolas Hulot. Et si certaines images sont assez percutantes, l’ensemble est assez décevant. Les propos de Nicolas Hulot sont inégaux, et pas assez forts, déjà vus. Le film tire en longueur, certaines images sont décalées. Je ne retire rien du paradoxe pays pauvres/pays riches, du défi écologique et des efforts que nous avons à faire, petit par petit, petit à petit. Un geste par ci, un autre par là, rien n’est vain. Et si chacun y met du sien, on peut changer un peu, même un tout petit peu. Les autres suivront, les plus puissants, ceux qui ont les vrais moyens techniques, financiers, logistiques, politiques. Oui c’est un peu optimiste, mais j’assume. Et puis si on est pas un peu optimiste un dimanche soir…

mercredi 14 octobre 2009

Trois femmes puissantes, Marie N'Diaye

Rentrée littéraire 5.



Femme noire, femme d’Afrique. Tant d’images et de préjugés en peu de mots. Et puis, ce livre Trois femmes puissantes de Marie N’Diaye. Trois histoires de femmes d’Afrique, qu’elles soient venues en France ou non. Trois points de vue : celui de Norah, avocate métisse parisienne appelée en urgence par son père dans une grande ville Africaine. Le dur retour au près d’un père qui n’aime pas alors qu’elle-même se pose des questions par rapport à sa famille forme la première partie du roman. Puis vient Fanta dont la triste vie dans la campagne française est racontée par son mari. Un mari perdu, à la limite de la folie, qui l’entraine dans un quotidien triste et malheureux. Et enfin Khady Demba, un prénom et un nom indissociables. Veuve, elle envoyée par sa belle-famille chez une parente en France, via les réseaux clandestins. Un chemin très long et tortueux. Ces trois récits et vies sont différents, sans lien comme des nouvelles qui non rien en commun ou comme trois débuts de romans. Chacun sa force, sa construction, sa façon d’évoluer. Et pourtant aucun des trois récits n’existeraient vraiment sans les autres. Et c’est là la force de ce roman et le tour de force de Marie N’Diaye : trois romans en un, comme trois femme en une.

Une force mais aussi une faiblesse. J’ai eu ainsi l’impression qu’aucune histoire n’était aboutie. Surtout la première, celle de Norah, celle que j’ai le plus aimé. On attend une fin à ces histoires, mais après tout, tout n’a peut-être pas une fin établie. Cependant, on reste sur sa faim justement, on se demande où tout cela va. Où l’auteur nous mène. Il y a un manque au bout de la dernière page de Trois femmes puissantes. On se sent du coup un peu abandonné, laissé entre deux, sans voir si l’on a aimé ou pas ce roman. La balance penche pour le oui ; un oui franc, direct sans tremblement dans la voix mais avec un gros bémol. Dommage.

Ajout du 2 novembre : Prix Goncourt 2009

dimanche 11 octobre 2009

Ambiances rétro

Fête au village et guinguette, garage à bus et filles à effeuiller, fauteuil de déco et goûter au bord de l’eau… Ce week-end pas besoin de partir bien loin pour se dépayser, pour changer d’horizon. Parce qu’il suffit connaître les petites adresses, les bons coins et les astuces.

Hier, samedi, il y avait un peu de tout ça : du mélange de bonnes idées. La première fut d’aller dans le hangar à bus, vidé de ses véhicules pour cause de fermeture pour une brocante rétro endiablée (20e arrondissement). Pour fêter sa retraite, le hangar a regardé en arrière à ses débuts, et on s’y serait cru. Filles jolies comme des cœurs des 1950’s (de l'association Néo Rétro), photographes à déguisements vintages, airs de saxo jazz, ambiance de lampions, pastis et flonflons. Pas des tonnes d’affaires à faire mais bien mieux : une atmosphère particulière qui met le sourire aux lèvres.


Puis, il y a eu le goûter au bord de canal, les boulistes pas loin, les transats à quai. Juste en face du si aguichant et agréable bar BarOurq, intérieur de tout et de rien mais juste comme il faut pour s’y sentir comme à la maison le service impec’ en plus. Et un tour aux Puces du design, le long du quai côté Jaurès (19e arrondissement). De très beaux fauteuils par pair ou solo, parfait au soleil derrière une vitrine pour lire une trouvaille littéraire. Des tables basses, des lettres à mots d’enseignes et ensembles tables-chaises où bois et noir où l’on s’image déjà à 8 autour pour un diner presque parfait sans mettre de notes.


Voilà pour moi. Je n’oublie la fin de journée qui fut aussi très agréable et les vendanges de Montmartre (18e arrondissement). Car même si elles sont peu étendues, il y a bien des vignes sur la Butte (anciennement) sulfureuse de Paris. Et qui dit vigne dit vin donc vendanges ! Et ce week-end que ça se passe. J’y passerai demain, histoire de fouler aux pieds les grains rouges dans un tonneau en bois… Hum pas sûre qu’on me laisse faire !
Bon dimanche et restez pas enfermés !


Plus de photos ici :


Created with Admarket's flickrSLiDR

Et pour retrouver les sexys girls rétro de la photo, vous pouvez vous balader par ici:

www.neoretroagency.com
http://clairevasseur.over-blog.com/
www.scarlettdiamond.com
www.vivienofholloway.com
http://annabogen.wordpress.com/
http://www.myspace.com/ladyflomusic

Et pour finir dans le thème burlesque, un site reprend un peu tout ça et bien plus encore : http://beburlesque.com/


Et pour re-finir encore une fois et cette fois-ci en beauté, vous pourrez retrouver les filles au resto bar Le China. Shows rétro à venir et selon elles des cocktails à se damner... A bientôt une coupe à la main, le rouge à lèvres bien rouge, pendant que les filles (toutes charmantes et adorables) montreront petit à petit leurs si jolis sous-vêtements!

(Ps: Désolée pour la mise en page, mais ça se bloque et je n'arrive pas à bien mettre la fin du post!)

jeudi 8 octobre 2009

Oh Danse !



J’ai aimé cette photo au premier regard, au premier instant. Un coup de foudre photographique. Un mouvement que l’on aimerait accompagner, applaudir, être témoin. Le sourire et le lâché-prise de cet homme sont enivrants, comme une parenthèse pour lui et pour nous. Entrer dans la danse, prendre sa main, fermer les yeux. Sentir son bonheur à travers nos yeux qui brillent. C’est peut-être ça un coup de foudre, avoir les yeux qui brillent instantanément et ne pas pouvoir détacher les yeux de cet objet du désir. Parfois obscur. Je ne sais pas d’où vient cet homme, encore moins où il va, mais j’aurais aimé être avec lui à ce moment là.

Cette photo vient du blog Jaloux saboteur, merci J. Saboteur et S pour le lien.

mercredi 7 octobre 2009

404


404, comme la voiture… Pourquoi donner à un resto parisien le nom d’un modèle d’une voiture des 1960’s... « Parce que c’est la voiture pour aller au bled, avec la maison sur le toit ! », explique le responsable du resto. L’explication laisse encore un peu dans le flou jusqu’au moment où l’on prend sa première bouchée de pastilla au pigeon. Croustillante, légère, savoureuse… comme au bled ! 404 est un resto où on mange comme là-bas, la Méditerranée version Maroc. Couscous semoule fine, tajines, pastillas, thé à la menthe, crêpes berbères.

dimanche 4 octobre 2009

Le coeur en dehors, Samuel Benchetrit

Rentrée littéraire 4.


Aller au collège, le mercredi à la danse, acheter des bonbons sur le chemin du retour, sourire au garçon de la 6e B, copier les grands de 3e, être perdu dans les couloirs du collège Corot, manger à la cantine. Lire, bavarder, chercher, dessiner des cercles au compas. Matière favorite, le français. Pour les rédactions. Faire les chemins du retour avec les copains (souvent A). Partir en classe de neige. Lire Roald Dahl, Mathilda. Faire les devoirs, les sciences en dernier. Faire tenir le fil vert acheté 10 centimes de francs tout le temps de rentrer. Avoir le sac lourd qui ballotte sur les épaules et qui tape dans le dos. Se quitter pour le week-end et se dire à lundi. Et recommencer.


Ma 6e n’était pas celle de Charly Traoré. Charles est noir, il joue au foot (ailier), il aime les pains au chocolat de la boulangerie du coin de la rue, il habite une cité qui a un nom de peintre. Il n'aime pas qu'on l'appelle Charles. Il a un frère et pas mal de copains et puis bien sûr une amoureuse. Un goût prononcé pour les rédactions, les livres, les histoires d’horreur que lui raconte Henry dans leur chambre. Et puis il sait toujours l’heure qu’il est, rapport sa mère lui a programmé à la minute près son emploi du temps. Justement, sa mère. Joséphine Traoré. Un matin comme les autres elle est emmenée par la police, venue la chercher chez elle. Sous l’œil de Charly, caché dans l’escalier.

vendredi 2 octobre 2009

Vie privée


Installée au premier rang et presque au milieu (merci mlle H), j’assistais hier à ma première pièce de la saison, « Vie privée ». Fauteuil rouge, rideau assorti, joli petit théâtre du Xe arrondissement, voisins sympathiques, pièce très agréable. Cela pourrait s’arrêter là mais il faut que j’en dise plus. Notamment pour Julien Boisselier, alias Macauley Connor, qui fait réellement vivre la pièce ; impeccable dans son rôle d’écrivain frustré, presque ancien pauvre, obligé « pour manger » de couvrir pour le New York Détective le 2e mariage de Tracy Lord, très riche fille de. Invité surprise de ce mariage mondain, accompagnée par une photographe, il jouera un rôle capital entre la fiancée arrogante (Anne Brochet), le futur époux nouveau riche, bagouses aux doigts et chaîne en or qui brille (Samuel Jouy) et l’ex-mari charmeur, qui vient racheter ses fautes (le beau-gosse de Clara Sheller, François Vincentelli). A ce quatuor infernal vient s’ajouter la mère trompée, le père vieux-beau, la jeune sœur effrontée, l’oncle vieux célibataire…


La pièce de Phillip Barry « The Philadelphia story » (titre d’origine) est un ballet amoureux… très dansant. Un pas de trois vers la comédie romantique. Peut-être un poil kitsch vers le happy end. En fait parfaite. Deux heures qui passent en un soupir, qui défilent rebondissements aidants. Et puis l’enjeu bien sur : qui aura la main de la belle héritière ?
Allez y voir : Théâtre Antoine.