CUBA linda, de mi vida, siempre te recordare…
Quelques mots d’une chanson qui parle d’un pays perdu pour quelques uns ; Cuba. Une île où la vie pourrait être si douce. Un pays figé dans les années 1950 avec l’arrivée de Fidel Castro. Un pays magnifique avec quelques plages encore sauvages, des noix de coco qui vous tomberaient sur la tête, une mer comme en plein rêve et pour y aller un vieux camion arrangé en bus avec des bancs en bois. Cuba et son soleil, sa chaleur, sa poussière sur les routes sur fond de reggaeton dans de vieilles américaines branlantes. Cuba la belle aux mille contradictions, dont les enfants chirurgiens et conservateurs de musées doivent louer une partie de leur maison rose à des touristes curieux d’un monde sans Macdo ni Coca-Cola. Un pays communiste-catholique où les orishas (sorciers) croqueurs de cœur de chèvre vous prédisent un avenir certain avant de dessoûler plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire. Un pays où vos voisins et amis peuvent vous dénoncer pour un mot anti-régime. Un pays où le ballet national est un des plus grands des scènes internationales ; où les musiciens rentrent dans leur 2-pièces délabré après des tournées mondiales ; où les sportifs amateurs ou exilés sont des champions hors catégorie. Cuba et ses odeurs de café sur des terrasses qui dominent la ville, pour des petits-déjeuners parfaits, des volutes de cigares, de rhum, de mangue, de cuisine aux épices et des petits paquets de Dragibus partagés à la fraîche près d’un perroquet… Cuba. Cuba linda.
Reprise.
Gauche. Gauche droit gauche. Jap ; trois minutes d’exercice, une de repos. Shadow boxing face à la glace. Puis du sac. Toujours trois minutes puis une. Sentir ses muscles s’alourdir, sa respiration coupée. Les mains bandées, dans des gants lourds des coups donnés, frappent encore et encore pour un geste parfait. La garde levée et gauche gauche droit gauche. Le sac revient, en un mouvement de balancier ; tourner autour, petits pas sur place en permanence. Frapper. Surtout quand ça devient difficile, frapper. Ne pas baisser la garde, sautiller, gauche gauche droit gauche. Et puis monter sur le ring, enfin. Attendre dans son coin, que l’arbitre appelle au centre face à l’adversaire. Et se battre. 1 round, 2, 3 jusqu’au K.O. Cogner tant que l’on peut, tenter la droite fatale, l’uppercut qui met au tapis. L’adrénaline qui monte, pour le boxeur, pour les spectateurs. S’imaginer peu à peu dans la peau meurtrie de celui qui frappe, qui prend aussi des coups. Se battre pour être champion ; parfois se battre contre soi-même, contre la boxe elle-même.
Mal tiempo est ces deux paragraphes réunis. Un livre formidable où l’on se retrouve tout à la fois à Cuba et au bord d’un ring emmené par un boxeur qui vient de raccrocher les gants. Il est alors fasciné par un jeune poids lourd cubain, Yoangel Corto doté d’une force incroyable, d’une droite qui tue. Ils se retrouveront deux ans plus tard aux jeux panaméricains, à Haïti, sélection pour les J.O. Avec toujours la même force. David Fauquemberg a, pour son deuxième livre, écrit un très grand roman, plein de force, d’îles parfaitement décrites, de combats qui ne se passent pas que sur un ring.
Merci pour deux choses :
RépondreSupprimer- d'abord de me remettre en tête tous ces superbes souvenirs cubains (l'épisode Dragibus n'en faisant pas partie, je le classe, lui, dans la catégories des inoubliables)... l'accueil, la terrasse, le camion, les plages... et tu oublies les klaxons !
- et puis de m'avoir conseillé ce livre (même si mes horaires improbables m'ont, pour l'instant, empêché de le terminer). Il est extrêmement prenant ! Cuba est là ! J'attends de l'avoir bouclé pour te faire un rapport plus détaillé.
Continue en tout cas !