Sur un petit vélo...

Bon j’avoue j’avais réservé le resto pour nous deux, comme sur un tandem mais Sur un petit vélo ; histoire d’être tranquille à parler de bonbons, de boxe, de Cuba ou pour rire aux éclats sans se retenir à mes blagues très noires et souvent pas très drôles. Eh puis faut croire que le 11 novembre c’est plus un jour où va fleurir la tombe du soldat inconnu qu’au resto avenue Parmentier (je vous avais prévenu…). Donc ce petit resto était à nous et on en a bien profité ; la déco douillette nous y a aidé : coussins rouges et lampes en cages dorées, chaises dépareillées et vélo au mur (un vrai vélo).

Puis on s’est appliqué sur la carte, tête baissée, coudes plantés sur la table, concentrés. Et là pas de bol pour ma chronique, on avait envie de la même chose : escalopines de poulet caramélisées au miel et à l’estragon, accompagnement purée maison (et oui elle était bien maison). C’était délicieux et bien servi. La carafe de vin blanc était tout ce qui a de plus honnête. Les blagues fusaient, puis la conversation a tourné autour de Jean-Marc Mormeck et Saint-Pierre et Miquelon. Il était temps de passer aux desserts. Tranquillement comme Sur un petit vélo…

Rebelote, même envie, même dessert ! Enfin ça a failli ; heureusement mon partenaire de tablée a retourné sa veste et a pris un tiramisu. J’ai pu prendre en toute tranquillité le crumble aux pommes accompagné de sa petite boule de glace au caramel beurre salé. Autant vous dire qu’à ce moment là les blagues ont fusé beaucoup moins vite. Copieux, délicieux à rendre muet. On a entendu Bob Dylan succéder à Snoop Dog. Profitant de la diversion musicale, M. a s’est même empressé de racler son pot en verre de tiramisu pour ne pas m’en laisser gouter une miette ! Quant à mon crumble… les pommes étaient en compotisation (presque en compote… vous aviez compris), les morceaux de pâtes émiettées excellentes, et la boule de glace au caramel au beurre salée par-dessus qui fondait doucement et se mêlait subtilement aux pommes avec le léger goût du salé qui faisait ressortir les différentes saveurs… Je m’égare. En bref, exquis.

Et puis cerise sur le gâteau, ou plutôt crocodile sur le café, fraise tagada sur l’addition, un petit seau de bonbons, histoire de faire passer la douloureuse (pas si douloureuse en fait) de façon très douce. Si vous passer dans le 6e ou le 16e et que l’envie d’un bon petit resto se fait ressentir n’hésitez pas à aller dans un des deux autres restos de la bande. Deux cigales… et une fourmi… sur un vélo ! Voilà une jolie phrase qui aurait (presque) pu venir d’une fable de La Fontaine en guise de trois noms de restos. Même genre de carte et ambiance décontractée mais pas négligée.

En résumé
Une table : avec la banquette, coussins rouges très moelleux
Un plus : la cuisine
Un moins : le manque de rire des tables d’à côté
Avec : quelqu’un qui rit aux blagues pas drôles
L’addition : environ 25 euros

Sur un petit vélo
82 avenue Parmentier
75011 Paris
01 43 57 26 11
et sur le net.

Ajout du dimanche matin suivant, 15h… Quatre amis frères et sœurs repus de leur brunch Sur un petit vélo. 4 formules différentes, avec la même base : boissons chaudes à volonté, jus de fruits frais (pamplemousse, top), quatre-quarts ou carrot cake (excellents les deux, mais attention au surplus de beurre), œufs brouillés toasts ou les délicieusement régressifs œufs à la coque-mouillettes (oui dommage que celles-ci ne soient pas au préalable beurrées…). A cela on ajoute au choix, des pancakes, du fromage blanc au miel ou du pain façon perdu aux figues ou pour les grands gourmands un sous-marin (sandwich en québécois) à composer soi-même. Il aurait fallu aller se coucher mais la ballade fut salvatrice. L’adresse est donc aussi parfaite pour le brunch.