vendredi 18 septembre 2009

Ce que je sais de Vera Candida, Véronique Ovaldé

Rentrée littéraire 2.



Vatupuna. Ile imaginaire. Forcément d’Amérique latine. Île tout droit venue d’un roman de Gabriel Garcia Marquez, après un passage chez Isabel Allende, pour prendre toute sa place dans le dernier opus de Véronique Ovaldé, Ce que je sais de Véra Candida. Vatapuna, île magique, où l’on pêche des poissons volants. Où l’on se réfugie le temps d’un roman. Ile que l’on quitte pour mieux y revenir. Ile où une lignée de femmes enfantent et élèvent seule une fille unique, qui reproduira le schéma, inlassablement.


Tout commence par Rose Bustamente, prostituée de Vatapuna, devenue pêcheuse de poissons volants et qui aime se bercer dans son rocking-chair, face à la mer. L’histoire de Vatapuna en resterait là si sa cabane ne gâchait pas la vue d’un nouveau venu, bandit et sale type. Mais Véra Candida est revenue pour raconter que cela ne s’est pas arrêté là. Qu’elle est la fille de la fille de Rose Bustamente et du sale type. Elle revient une vie après être partie pour la terre ferme, une fuite en arrière après celle en avant. Véra Candida nous raconte Rose Bustamente, Violette, elle-même et Monica Rosa, sa fille. Elle nous raconte aussi sa survie et l’amour d’un Zorro des temps modernes, patient, prêt à tout et romantique, presque romanesque. Puis la maladie attaquant, le retour à Vatapuna est alors déchirant mais inévitable.



Véronique Ovaldé nous entraîne, et nous emmène, dans une lente danse suave et entêtante. Pur bonheur. Un récit moderne avec toute la force, la folie, la magie, et l’irréalité des romans sud-américains. Ce que je sais de Véra Candida se lit avec lenteur, avec langueur, comme bercé dans un hamac, face à la mer. Véra Candida devient alors vivante au fil des pages, on s’étonne d’ailleurs que l’histoire s’arrête. On aimerait qu’elle continu et même qu’elle recommence. Ce roman, n’est pas une saga simplette, ni une saga tout court. Il fait parti des livres que l’on garde jalousement dans sa bibliothèque, prêt à être relu dans quelques années, prêt à être offert pour diverses occasions, prêt à être indiqué comme lecture sûre. Rangé sur l’étagère en hauteur, n’engageant que le meilleur.

Ajout du 20 novembre : Prix France Télévisions

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