jeudi 28 janvier 2010

Une petite zone de turbulences

Voilà un titre qui convient très bien à son sujet ! Une zone de turbulence, pas seulement à l’écran et vécu par Jean-Paul (Michel Blanc), mais aussi pour les spectateurs, sagement assis sur leur siège, qui aimerait parfois se lever. Faut vous avouer que j’étais plutôt partie pour voir le conte fantastique de Joann Sfar sur Gainsbar, mais un léger retard sur le début du film, m’a fait changer de destination. Donc Une petite zone de turbulences en guise de cinéma du lundi, comme un goût d’école buissonnière non abouti.


dimanche 24 janvier 2010

Wonderful Town


Plus que quelques jours pour aller découvrir le monde version vitriol de Pierre et Gilles à la galerie Jérôme de Noirmont. Un monde où les sirènes sont des marins échoués dans des ports industriels, M sort d’une boîte tel un diablotin cassé, où l’amour défunt est représenté par Johnny H. et Sylvie V. dans une couronne de plâtre. Cette exposition reprend une quinzaine d’œuvre de la série Wonderful town, démarrée en 2007 par le duo. « Wonderful town est une ville comme il y en a partout dans le monde, une ville moderne sans passé, une ville industrielle », résument les artistes. Une ville qui tente d’enchanter mais laisse une impression désagréable, un goût d’acide. Pierre et Gilles appliquent leur savoir-faire aux chimères de la ville nouvelle, construite pour l’économique, sans le pendant humain, une Wonderful town presque christique qui aurait tuée le Père. Une ville aux idoles fatiguées, écrasées, souillées. Une œuvre bien mise en valeur à la galerie de Noirmont, même si l’exposition est un peu brève ; l’inconvénient avec les galeries. On ressort dans l’avenue Matignon avec un goût de trop peu mais avec un angle de vue décalé sur la société industrialisée. Celle qui laisse ses enfants sur le trottoir.



Pierre et Gilles
Wonderful Town
Jusqu’au 28 janvier 2010
Galerie Jérôme de Noirmont
36-38 avenue Matignon Paris 8e




©”Pierre et Gilles”. Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.

vendredi 22 janvier 2010

Derrière la porte

Certaines portes valent le coup d’être poussées. Celle-ci donnait accès à la piscine et salles de soin du Ritz, place Vendôme, Paris. Etant, entre autres choses, une piètre photographe, je vais tenter de vous décrire cet endroit singulier. Moi je suis entrée par une porte donnant directement sur la place, pas de hall, ni de majordome, ni de pourboire à glisser discrètement dans une main gantée. Un mini lobby, une porte et tout de suite après la piscine. Très grande (la plus grande piscine privée de Paris), à laquelle on accède par un double escalier, que j’aurai préféré descendre en robe Marc Jacobs et Louboutin plutôt qu’en maillot de bain. Dorures, moulures, plafond peint, luxe élégant et accueil charmant, le cliché rode, je ne me ferrai pas attraper. C’est un monde parfait pour une après-midi, bien trop lisse pour une vie. En fait, derrière certaines portes closes, la chaleur d’un endroit irréel prend à la gorge pour s’évanouir et faire retomber dans un cocon invisible puis tout de suite derrière à la réalité. Les peintures murales 1930 laissent place aux carreaux blancs du métro, les transats douillets aux strapontins de la ligne Balard-Créteil, le jus frais d’agrumes servi sur un plateau d’argent par… rien. Le massage remplacé par des secousses métropolitaines, la musique clubbing par de l’accordéon massacré… Je rentre en me disant que mon métier a parfois du bon. N’hésitez pas poussez des portes, passez les portiques fermés, entrez dans les passages interdits; ce sont les meilleurs.

Pour le Ritz, offrez-vous un Bloody Mary au bar Hemingway. Court, fort, classe, asser cher et presque littéraire.
Un vrai luxe.



mercredi 20 janvier 2010

Macadam, un journal de rue

Quand on pense à journal de rue, la première idée qui vient c’est les gratuits. Distribués par des hommes et femmes en magnifique gilet fluo qui reprend les couleurs dudit journal. Sauf que là ce n’est pas un gratuit. Et non je ne vous parle pas de l’Itinérant vendu par des types un peu louche au coin des rues sombres. Macadam est un vrai magazine, mensuel, avec une maquette et une couv' sexy. La preuve ce mois-ci c’est Carla Bruni-Sarkozy. Et il n’est pas à prouver que notre première dame est sexy, même en ballerine sur le macadam. Mais nous ne sommes pas vraiment là pour parler d’elle.

samedi 16 janvier 2010

New York City… of books !

Il y a trois livres dont j’ai eu la bêtise de ne pas encore vous parler. Trois livres qui ont pour personnage principal New York. Trois livres qui donnent la même envie : bondir sur un siège d’avion et se laisser aller en 6 heures flâner du côté de Manhattan, Harlem et Brooklyn. Á défaut de vous envoyer un billet pour JFK, je vous invite à vous caler dans votre fauteuil et à vous laisser embarquer par l’une de ces histoires ; et même les trois. Bonne nouvelle, pas besoin d’attacher votre ceinture, ni d’enregistrer vos bagages, aujourd’hui New York vient à vous ; Bon voyage.

mercredi 13 janvier 2010

Tetro

Mon premier film de 2010 sera un film de 2009. Ma façon à moi de faire une transition entre les deux années, et pas n’importe quelle transition. Car Tetro n’est pas n’importe quel film. F.F. Coppola sublime le cinéma de ces derniers mois voire années avec cette histoire de frères maudits, écrasés par un père à la personnalité imposante. Chaque plan de cette histoire américano-argentine est une photo que l’on aimerait avoir dans son salon ou sa chambre. Tourné en noir et blanc, Tetro fait ses flash-backs en couleurs, comme si la vie au présent n'avait pas besoin de couleur pour être réelle. La vie en noir et blanc reprend ici ses galons d'élégance, de vérité expurgée de superflu; brute comme si la couleur empêchait le vrai. Dans ce film, la vérité est ailleurs et partout : dans la lumière, dans le sourire de Miranda (Maribel Verdu), dans cette lettre repliée deux mille fois par un frère abandonné, dans une valise qui reste en haut d’une armoire, dans le quartier de la Boca de Buenos Aires.

mercredi 6 janvier 2010

Les aimants, Jean-Marc Parisis et moi


A l’origine, il y a le livre. Puis, derrière celui-ci, l’auteur. Le livre, je lui tournais autour, sans me laisser attraper. Début décembre, une séance de dédicace me donne l’occasion de croiser l’un et l’autre, le livre et l’auteur. Quelques mots couchés plus tard, une dédicace sur la deuxième page, je revenais sur mes pas, pour demander une interview ; sans avoir lu le livre, sans raison apparente, sans y penser. L’auteur était magnétique, il a dit oui après hésitation, peut-être rapport au titre, Les aimants. Tout cela n’aurait pas été si important s’il n’y avait eu cette histoire en cent pages. Une histoire comme un rêve, pourtant si réelle, à en couper le souffle. La disparition d’Ava est un prétexte pour le narrateur de se retourner sur les vingt-cinq dernières années, de se rendre compte de l’essentiel, elle. Beauté flou, en retrait de la vie, sans jamais en être loin ; point d’encrage malgré tout. Ce roman je l’ai lu d’une traite, la respiration en suspens jusqu’au dernier mot, dans mon fauteuil, nul part autre ailleurs. La rencontre avec l’auteur a suivi, tout aussi déstabilisante et particulière que le roman. Voici pour vous, une rencontre. Bienvenue au Club à Jean-Marc Parisis, une place de choix sur le Fauteuil, qui peut revenir s’y installer dès qu’il le souhaite.


Fauteuil Club Sandwich/ Á quel point cette histoire d’enfants terribles est-elle autobiographique ?

Jean-Marc Parisis/ Á un point mystérieux. Ce texte est tiré de la vie. C'est le portrait d’une femme à la féminité secrète, presque mystique. Une femme qui demande à la fois liberté et protection. C’est aussi l’histoire d’un rapport dans le temps entre un homme et une femme, avec ses enchantements et ses maléfices. Les deux personnages, ces « aimants », sont en quelque sorte des jumeaux, doués d'une fraternité d’âme presque idéale, peu faite pour le quotidien. C'est une relation belle mais dangereuse, qui a sans doute empêché le narrateur de vivre autre chose, avec d'autres femmes. Il en revenait toujours à la lumière d'Ava.

lundi 4 janvier 2010

Et une de plus...



C’est installée dans mon fauteuil, une tasse de café bien chaud dans une main et un très bon livre à portée de l’autre (je vous en reparle très vite) avec des bonbons non loin que je vous souhaite une année douce et pleine de folie ; une année comme un film, pleine de rebondissements, une année que l’on n’aura pas envie de refermer au 31 décembre prochain. Je vous souhaite des histoires à vous en couper le souffle, des apéros entre amis mémorables, des restaurants délicieux, des voyages stupéfiants et des rencontres à changer votre vie.

De son côté FCS évolue et vous prépare des surprises. Encore plus de plaisir pour vous seul ou à partager entre amis. Dans le désordre il y aura : Beaucoup de livres, des participations et contributions de personnes dont j’aime l’éclat dans les yeux lorsqu’ils parlent de ce qu’ils aiment, des chroniques en plusieurs épisodes à (ne pas) télécharger et sans sous-titres, des photos d’hier prises aujourd’hui et vice-versa, des voyages littéraires et des images singulières. Bonne année à vous sur Fauteuil Club Sandwich.

Pour bien commencer l’année, deux images. La première (ici Louis Armstrong) de Lisette Model, photographe Américaine qui avait pour habitude de dire que pour réussir une photo, « il était essentiel de photographier avec ses tripes ». Une exposition lui est consacrée du 9 février au 6 juin au Jeu de Paume… Je vous en reparle très bientôt.


La seconde de quelqu’un que j’apprécie beaucoup, Jacob, prise à la fin de l’été, lorsqu’une fois de plus il se déplace avec son appareil (NB:Vous pouvez trouver toutes ses autres sublimes et électriques photos via son FB). En espérant que cette nouvelle année lui donne encore plus d’idées photographiques.