dimanche 12 juillet 2009

La lune dans son envol, Gilberto Sorentino


Il faut faire une constatation. Ça sera brute de décoffrage, clair net et précis, une annonce qui ne se veut pas odieuse mais simplement juste et humaine. Quelques mots comme un couperet. Une vérité pas si facile à dire et qui n’a pourtant aucune once de méchanceté. Pas même un soupçon. Ni même une quelconque amertume ou un esprit de revanche envers l’auteur. Mais (roulements de tambours), tous les livres ne sont pas bons.

Ça parait un peu bête à dire, même naïf. Pourtant lorsque l’on aime les livres, c’est quand même un peu la loose. Parce qu’il y a des livres qui vous séduisent d’un coup, au premier abord, au premier regard… et derrière, rien. Le vide. La grande déception. Le livre qui en tombe, les bras avec. C’est le cas de La lune dans son envol. La couverture était pourtant attirante, l’édition (Actes sud) habituait aux bonnes choses. Le recueil était bien nommé, une envie lunaire d’ailleurs et de douceurs, de paysages inconnus et de personnages un peu flous. Ici ils le sont un peu trop flous. A tel point qu’on ne peut pas s’y raccrocher.


L’auteur prend le parti d’écrire en direct avec une omniscience très forte, bien trop forte. Une impression de brouillon s’en faire ressortir. Des histoires sans queue ni tête, dans le brouillard. Chaque nouvelle reprend le thème du looser, éternel amoureux de la femme du pote, qu’il se tape ou pas. Toujours un peu alcoolique sur les bords, notamment ceux de comptoir. Sauf que ce côté Bukowski s’évapore très vite, et dès la troisième nouvelle l’effet voulu s’éparpille. Le reste devient de la purée de pois. Et la purée de pois, dans l’assiette ou sur la route, ça ne donne pas envie d'aller plus loin. Ce livre c’est pareil, aucune envie de finir, ni même de continuer. Je ne suis même pas allée voir ce qu’il se passait du côté de la sixième nouvelle. Gilberto Sorentino m’a perdu en route. Bon voyage à ceux qui réussiront à ne pas descendre du train.

3 commentaires:

  1. Qui est le garçon maladroit qui t'as offert ce mauvais livre?

    Bisou!

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  2. To Anonyme: Un garçon qui peut être charmant quand il prend le temps de s'asseoir à la terrasse d'un café... A sa décharge, ce n'était pas tant un cadeau, qu'un débarassage de bureau, un grand coup de vent, un ménage littéraire. Sans rancune, en attendant "Black bazar" et de le croiser...

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  3. Le garçon maladroit s'en veut comme toujours de ne pas suffisament sortir, danser, vibrer, ou simplement voir ceux qu'il apprécie sincèrement. J'ai déjà levé des verres à la tienne. Croisons-nous donc quand tu veux.

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