dimanche 26 juillet 2009

Les dimanches de Louveciennes, Sophie Delassein


Les rotatives qui vrombissent toutes la nuit, les équipes qui travaillent sur le qui-vive d’un changement de une, et les rédacteurs dans les étages qui pianotent sur le clavier d’une machine à écrire Underwood. Et dans ces fameux couloirs du 100 rue Réaumur, un petit homme presque chauve, lunettes sur le crâne, pipe à la bouche qui salue son personnel, qui passera un câble à son correspond à Moscou alors en pleine guerre froide, et fera envoyer par une de ses quatre secrétaires un bouquet de fleurs à sa maîtresse du moment. Sa femme, Hélène, travaille au cinquième étage de l’immeuble de presse, Elle vient à peine de sortir qu’il s’arrache déjà en kiosque. Le week-end, ils recevront à Louveciennes, à La Grille royale.

"Ils", se sont Pierre Lazareff et Hélène Gordon-Lazareff. Le couple de la presse française d’avant mais surtout d’après guerre. Avec en guise de sang, le journalisme et le sens de la presse qui coulent dans leurs veines. Un journalisme moderne, différent, importé des USA, où ils avaient fuit, juifs tous les deux, pendant la guerre. Objectivité et populaire en mots d’ordres qui feront atteindre (et pour 20 ans !) le million d’exemplaire à France-Soir avant que celui-ci ne devienne le tabloïd à la française que l’on connaît. Pierre et Hélène Lazarref étaient un couple à part, tant pour leur métier, que dans leur vie privée. Des amants et maîtresses, qu’ils ne se cachaient pas, des enfants pas ensembles et adoptés, des voyages à n’en plus finir et des amis parmi les grands noms de l’époque, dans tous les milieux parisiens et même étrangers.

Les dimanches de Louveciennes, est à la fois une biographie de Pierre Lazareff, une biographie de Hélène Gordon-Lazareff, de leur vie privée et professionnelle, un point sur le journalisme d’après-guerre, sur les grandes aventures de la presse. Et sur leurs célèbres déjeuners du dimanche midi dans leur grande maison de Louveciennes, où se côtoyaient ministres, écrivains, journalistes, chanteuses, actrices, grands reporters… Le lundi matin, ils retourneront rue Réaumur pour une nouvelle semaine d’actualité, de reportage, de gros titres, de photos, d’exclusivités. Journalistes, jusqu’au bout de la machine à écrire.

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