Dom Garcia au Latina
Par terre. La jupe un peu remontée, effondrée, elle est par terre. Personne ne l’aide vraiment. Trop d’alcool, trop de monde, trop de nuits identiques. Son regard est caché, son visage planqué, juste un corps à terre, en noir et blanc. La photo est de Dom Garcia et elle est exposée au Latina. Cette photo est la seule de la série « BLACK LIGHTS » qui ne soit pas un portrait « en retrait ». Le mot qui profile avec justesse le travail de Dom Garcia, comme je l’ai moi-même observé pendant les soirées. A la fois à côté et au milieu de tout. Ses photos sont comme lui, elles montrent un visage, ce que tout le monde voit, mais aussi l’à-côté, le flou, le secret, l’incertain. Dom capte le sourire triste et le moment de recul, le regard plein de fatigue et le riant. La fragilité et l'instant unique mais aussi le plus réel, comme un halo emprunt (enfin) de vérité. (La photo dont je parle n'est pas celle présentée.) Ses photos d'immeubles parisiens en bordure de périph' reflètent aussi cela, autre chose, comme s'il voyait ce qu'il y a derrière.
Les photos de Dom, prises lors de soirées, sont accompagnées des textes d’Oliver Bkz, que j’ai également croisé bien plus d’une fois. Les textes d’Olivier animent les clichés de Dom. Pas d’explications, ni de légendes, des mots qui soulignent des images. Seul, bémol, les textes sont parfois un peu longs à lire entre les tables du Latina. Olivier m’a fait l’amitié d’écrire un texte pour FCS sur leur collaboration, en attendant de découvrir leurs travaux au Nouveau Latina.
PS: le mardi 30 c'est le finissage, alors si vous n'avez pas le temps d'y aller avant, venez-y trinquer à ce moment-là.
PS: le mardi 30 c'est le finissage, alors si vous n'avez pas le temps d'y aller avant, venez-y trinquer à ce moment-là.
Olivier Bkz :
" J'ai longtemps croisé Dom Garcia dans les soirées, dans les squats où il prit la plupart des photos exposées. C'était une simple connaissance, nous nous disions bonjour lorsque nous nous croisions, simplement.
Dom était programmé pour cette expo dans le cadre du mois de la photo, et les organisatrices du cinéma Latina qui connaissaient mes textes ont eu l'idée du concept, des écrits qui illustreraient ses photos. Moi, j'avais déjà réfléchi il y a longtemps aux photos de Dom, j'ai même fait un texte là-dessus pour l'expo, "Un pas de retrait", où je présente le présente, ainsi que son travail, ou du moins la vision que j'en ai. Toutes ses photos, il y avait des choses qui m'intriguaient depuis longtemps. Alors bon, Dom a accepté, il connaissait un peu mes textes.
Je me suis pointé chez lui pour en parler, ça a duré dix minutes, le temps d'un café. Nous étions d'accord sur l'essentiel. J'étais libre d'écrire ce que je voulais, mais j'évitais de raconter une histoire directe sur la photo ou ses protagonistes. Il s'agissait d'écrire quelque chose sur des sentiments communs.
Le but du jeu était de faire arrêter les visiteurs devant chaque cliché. Qu'ils lisent un peu au moins, qu'ils découvrent une histoire, et puis qu'ils se fassent leurs propres histoires à eux, d'après ce qu'ils pouvaient ressentir de la photo.
C'est drôle, des gens sont venus me demander pendant le vernissage notre méthodologie, et certains pensaient que je connaissais les personnages des photos, que j'avais été présent sur tous ces évènements, et que nous avions travaillé étroitement ensemble.
En réalité, je suis parti de chez lui avec une épreuve des tirages, et puis je me suis mis à écrire, toute la nuit, jusqu'à 8h00 du matin le lendemain, et je les avait presque tous, il m'en manquait trois, seulement, ces trois derniers, j'ai mis plus de deux semaines à les sortir, et entre temps, impossible d'écrire autre chose, enfin, rien qui vaille le coup. J'arrêtais pas de penser aux trois dernières qui manquaient, et finalement ils sont venus comme ça un jour, bien après la dead line que nous nous étions fixés. J'ai fixé ces trois derniers sur un carnet dans le métro, en rentrant de soirée. j'avais peur de les oublier.
Nous avons fait une petite réunion une dizaine de jours avant le vernissage, je lui ai apporté tous les textes, et Dom était assez occupé avec les tirages pour l'expo, les cadres à préparer, les musiciens et ce genre de trucs. Alors je lui ai mis sous le nez "Un pas de retrait", qui parlait de ma façon de percevoir son travail, et il a fait un truc comme "OH !" ou "Putain !" je ne sais plus, mais ça lui a plu.
Retrouvez Dom Garcia Ici (Facebook) et Ici (site)
Retrouvez Olivier BKZ Ici
Black Lights de Dom Garcia
Jusqu’au 30 novembre20 rue du Temple
Paris 4e.
Chapeau
RépondreSupprimerje vous tire mon chapeau monsieur le tout petit maitre.
Vous devriez faire un petit peut attention a votre santé monsieur le docteur dom.
bonbon