lundi 25 octobre 2010

Allons au BAL

Victoria G. vous emmène au BAL.

Il est des invitations à danser qui ne se déclinent pas. Surtout lorsque ce sont Raymond Depardon et les Amis de Magnum qui vous invitent au BAL. Alors, même si le 6 impasse de la Défense, à deux pas de la place de Clichy, n’a de guinguette que le nom, venez-y traîner vos guêtres quand même ; ça vaut le détour. Dans ce quartier de l’ouest parisien où les musées ne sont pas légion, ce nouveau centre culturel indépendant dédié à la photo promet de belles découvertes. Son président, Depardon himself, annonce un lieu « d’expositions, de confrontation… en résonance avec l’histoire en marche », mais aussi de nombreux cycles de conférences autour de l’image et de la production artistique. Un cocon convivial qui ne devrait pas manquer de plaire aux bobos alentours et autres amateurs d’émulation créatrice.

Mais pourquoi le BAL, me direz-vous ? Trois majuscules pour ne pas oublier qu’avant d’exposer, le bâtiment n’était autre… qu’une salle de bal ! Les années folles battaient leur plein et c’est là, aux portes de Paris, que de nombreux immigrés italiens venaient s’encanailler. À l’étage de Chez Isis – c’était le nom de la guinguette –, existait aussi un hôtel d’amour, comme on les appelait à l’époque. Puis, après la Seconde Guerre mondiale, le cabaret devient le plus grand PMU de France. Jusqu’à sa fermeture en 1992. Depuis, portes closes, et murs à l’abandon… Plus de 300 m2 laissés en friches. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que le voisinage a assisté à la renaissance du BAL, racheté par la mairie de Paris en 2006 et inauguré en grandes pompes en septembre dernier.

Pour sa première exposition, le nouveau temple de la photo accueille « Anonymes, l’Amérique sans nom : photographie et cinéma ». Entre jeunes talents et précurseurs, sentiment croissant de l’incognito dans l’espace urbain et culte de l’individu, on revisite avec plaisir les grands noms de la photo outre-Atlantique. Avec notamment la série Labour anonymous de Walker Evans - portraits d’ouvriers saisis à Detroit dans les années 1940-, celle de Chauncey Hare sur les employés de la Standard Oil shootés chez eux, dans des intérieurs caricaturaux du « made in USA»… Sans oublier les clichés de Jeff Wall, scènes de rues immortalisées par les caméras de Google Street View. Côté film, ne manquez pas le chef-d’œuvre expérimental de Standish Lawder : Necrology (1971), plan séquence à l’envers de l’escalator de Grand Central à New York à une heure de pointe. Émotion garantie.

Les gourmands de savoir et autre plaisirs de bouches ne resteront pas sur le faim. Puisque le BAL, c’est aussi un ravissant café et un book store dédié à la photo et à l’histoire du cinéma. Alice Quillet et Anna Trattles, deux jeunes chefs franco-britanniques vous concoctent des petits plats typiquement british ou un thé accompagné de scones et de délicieux muffins, qu’Anselme Blayney et Ivan Kouzmine, anciens du Willi’s Wine Bar, se feront un plaisir de vous servir. A midi, une formule du jour à 11 euros ; le soir, des assiettes de tapas et une carte des vins originale ; et le week-end, un brunch servi de 11h à 16h, en terrasse ou dans l’intérieur feutré du café... Qui vient danser ?

Le BAL
6, impasse de la Défense. Paris 18e
Du mercredi au samedi de 12h à 20h (dimanche de 12h à 19h)
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
01 44 70 75 50


Victoria G. est journaliste au Point et boit de l’ouzo. S’il n’y a pas de corrélation entre ces deux infos, elle fait les deux avec succès. Pour la séduire emmenez-la autant au bal qu’au BAL et surtout mangez des sushis et partagez des yakitori bœuf-fromage. Ses week-ends se passent entre la Normandie au coin d’une cheminée ou dans un avion pour changer d’horizon. Et grâce à elle, cet hiver, j’aurai bien chaud. Merci pour tout mam’zelle.

Les photos du BAL, à l'exception de l'affiche, sont du photographe Alexandre Martin. Vous pouvez voir le reste de l'album ici et son site ici.

6 commentaires:

  1. Coucou... voilà !
    Mais c'est qui Victoria ?

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  2. To mr M.: Espèce de mauvais garçon!!! Tu sais très bien qui c'est, tu l'as même bisée dans la rue l'autre jour! Cesse de mauvais esprit! On va bientôt au BAL ?

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  3. Je t'emmene au BAL et au bal soon, les deux en tete à tete : toi et mon mauvais esprit :-)
    Victoria : encore de multiples excuses !!!

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  4. Je mets ça sur le compte de la vodka jeune homme ! En conséquence, vous êtes tout excusé...

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  5. Et encore un grand merci à Mlle A pour son sens de l'hospitalité. Le fauteuil est décidément bien confortable...

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  6. To Mlle V: Merci mademoiselle, je fais au mieux et le plaisir était pour moi et FCS!

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