Fruits et légumes, Anthony Palou

Rentrée littéraire/ 5

Ce roman aurait pu s’appeler :    « Primeurs père et fils », « Gloire et infortune » ou  encore « Les carottes sont cuites ». « Fruits et légumes » est au final bien plus appétissant. Car il ne s’agit pas seulement de l’histoire d’un primeur mais d’un métier qui s’est perdu dans les rayons des premiers supermarchés des années 70. Regards pleins de dérisions et nostalgies d’une époque révolue ; époque des maraichers, des halles de Paris, des balance à poids. Des souvenirs sucré-salé, parfois amère voire acide, sur la fin annoncée d’un homme et du commencement des processions de dettes et venues d’huissier. Chapitres sous formes de séquences sans chronologie, Fruits et légumes est le roman-souvenir du fils du primeur.

A l’origine, le grand-père, arrivée de sa Majorque natale directement sur Quimper, épouse une bretonne odeur beurre salé et profite d’une brouette pour vendre son verger en temps de guerre. Les souvenirs joyeux de vacances espagnoles vont laissées leur place à un avenir moins radieux, saveur de fruits gâtés. Anthony Palou peint cette épopée familiale sous forme de chroniques, sous forme de tragédie sociale des supermarchés qui remplacent les petits commerçants des centre-villes, avec un soupçons de recul qui donne tout son sucre à l'histoire. Fruits et légumes est à la fois doux et amère, un plaidoyer pour son primeur. Un vrai plaisir littéraire à croquer et déguster rapidement comme une pomme de saison qu'un aurait acheter à son marchand de 4 saisons.


NB: La 1er photo va prochainement changer.