mardi 21 septembre 2010

Demain j'aurai vingt ans, Alain Mabanckou

Rentrée littéraire/3

Fin des années 1970, Michel traine son coupé sur les bancs de l’école, dans les rues poussiéreuses de Pointe-Noire (Congo). Il vide des poubelles à la recherche d’une clef pour le ventre de maman Pauline et divorce d’avec Caroline. (Je sais dit comme ça, ça fait bizarre pour un garçon de 1O ans.) Michel connait aussi le Chah d’Iran, et que Idi Amin Dada est champion du monde de boxe et de natation. Il parle avec Arthur (Rimbaud) et s'invente les destinations des avions avec Lounes, son meilleur copain. Avoir dix ans, c’est pas si facile, on ne connait pas tous les mots, surtout « saligaud » et « alter ego », qu’on mélange l’un à la place de l’autre.

Demain j’aurai vingt ans nous emmène dans les rues Ponténégrines dans l’ombre de Michel. Jeune garçon qui découvre le radiocassette et Brassens, il raconte son quotidien et ses tourments entre « maman Pauline » et Roger son père adoptif, Lounès et Caroline, la sœur de ce dernier et surtout son amoureuse.  Et puis il y a l’école et Mabelé qui veut se battre avec lui pour Caroline ; les histoires des voisins et « maman Martine », la première femme de son père.  Histoires de famille africaines, de rues qui brûlent les pieds, de Congo presque communiste. Car le quotidien de Michel est aussi prétexte pour l’auteur de nous peindre le Congo des années 1970, sous un régime Lénino-marxiste où « capitaliste » est la pire des insultes.

Ce dernier roman d’Alain Mabanckou a été comparé (et ce dès la quatrième de couverture) au (à mon) monument littéraire La vie devant soi de Romain Gary. Il est vrai que le procédé littéraire de raconter une histoire à travers les yeux et les mots d’un enfant de dix est parfaitement respecté mais la comparaison s’arrête là car je crois qu’il n’est pas de comparaison possible et qu’elle serait forcément déplaisante pour Demain j’aurai vingt ans alors que le livre est vraiment bon (cette phrase est trop longue!). Ainsi, on est embarqué avec Michel dès la première page, on s’imagine regarder les avions sous les manguiers et assister à notre premier concert de Papa Wemba à travers un trou dans le mur. Le style est enlevé et nos sourires de lecteurs assurés surtout lorsqu’une fourmi vient dans l’œil* de notre jeune narrateur ou que le cœur lui tombe dans l’estomac*.

* Retrouverez-vous les états et sentiments de Michel à travers ses deux expressions ?

En bonus tracks, un des rois de la Sape, Papa Wemba !!!



Les deux photos de Pointe-Noire proviennent d'un article sur la capitale économique du Congo sur site paperblog.fr

1 commentaire:

  1. est ce que dans ce livre il^parle aussi de "zob" par ce qu'il me semble que dans la vie devant soi il en parle, non?!?
    Une cerise en automne

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