Ouh-ah-Cantona ! Il y a des slogans que l’on voudrait ne jamais s’arrêter de scander, peu importe le lieu ou le moment. Et pourtant celui-ci a déjà fait son temps, dans l’arène de Manchester au début des années 1990. Un temps révolu donc puisque Canto ne taquine plus le ballon mais les planches, autre sorte d’arène. Et puis, je me voyais mal me mettre debout sur mon siège rouge du balcon de la salle Popesco et crier à son arrivée : Ouh-ah-Cantona ! Surtout qu’à l’arrivée, il était plutôt amoché et enseveli sous les décombres.
On a assez entendu parler de la reconversion version Cantona, de star de foot à artiste il n’y avait qu’à passement de jambes à faire… Qu’il a fait. Avec élégance. Eric Cantona n’était pas non plus n’importe quel footballeur, il est d’ailleurs le seul dont je parle sur FCS et dont je parle deux fois ! Après le cinéma, avec notamment le délicieux Looking for Eric il y a un an, Eric Cantona passe au théâtre pour la première fois et s’il n’éblouit pas, il n’en donne pas moins une prestation digne d’une très belle passe et nous emmène avec lui Face au paradis. Une pièce que l’on dirait taillée sur mesure pour le (jeune) acteur. Un homme, un peu blasé par sa vie, aux humeurs ronchonnes, et aux rêves perdus, se retrouve enseveli sous les décombres du supermarché où il travaille en compagnie d’un jeune pompiste, également salarié de l’entreprise. Séparés par un mur, les deux hommes se racontent, plus qu’ils ne se parlent; l’un ses rêves à accomplir, l’autre les rêves qu’il aurait dû accomplir.
Lorànt Deutsch interprète avec justesse le jeune homme également pris aux pièges des éboulis. Le duo fonctionne parfaitement, quant l’un relève son col l’autre crache dans son Yop… Je plaisante ! Face au paradis est une belle histoire sur les « Ah si j’avais… », ou autres « Ah si seulement… », mais une histoire sans surprise où chacun est à sa place, là où on l’attend. Elle n’empêche une très bonne mise en scène de Rachida Brakni et un décor de dingue où de vrais décombres prennent place sur scène et amplifient ce qui se joue. Un très bon moment, pas trop long (1h15), et le plaisir d’y voir le charismatique King Canto faire ses premiers pas bien assurés sur les planches.
jusqu'au 8 mai 2010
Avec Eric Cantona et Lorànt Deutsch
Théâtre Marigny, salle Popesco
Avenue Marigny
Paris 8e
Eh bien, pour ma part, j'ai vu la pièce et je dois dire que je n'ai vraiment pas aimé. Dialogues faibles, beaucoup de longueurs et des acteurs sans éclats. Canto, un footballeur de génie mais un acteur-comédien nul (le film looking for Eric doit son succès au héro et non à cantona, enfin pour ma part)
RépondreSupprimerMaud. k
Merci de vous mettre d'accord, je suis en partie intéressé suite à cette lecture ;-)
RépondreSupprimerJe plaisante, tous les goûts sont dans la nature, j'irais peut être me faire une idée.
To Maud K: Il en faut en effet pour tous les goûts, et je te trouve sévère avec Cantona et la pièce, ce n'est certes ni l'acteur ni la pièce du siècle, mais ce n'est tout de même pas si nul! Peut-être qu'ils ont eu le temps de se roder entre ta venue et la mienne...
RépondreSupprimerAlors oui, Flo, il faut que tu ailles voir Face au paradis pour que au moins tu puisses nous donner ton avis!
Quant à Looking for Eric, je trouve en effet que son succès ne tient pas uniquement à Cantona mais non plus à Eric Bishop... C'est un tout, une belle histoire, de bons acteurs, des clins d'œil foot très sympa et une scène finale enthousiasmante!
Eric joue le rôle de Cantona au théâtre comme au cinéma mais n'étais ce pas déjà le cas dans le football ? N'est ce pas finalement ce que nous attendons de lui ?
RépondreSupprimerLooking for Eric est une merveille dans son ensemble, la pièce de théâtre ne peut rivaliser avec le chef d'oeuvre de Ken LOACH.
Qui plus est si je me lance dans un exercice de comparaison...
Le dvd de "Looking for Eric" se trouve à 9€ sur Amazon et l'édition 2 dvd VO se trouve sur les sites Anglais à 5£.
La pièce au scénario simpliste et limité coûte avec réduc (-50%) 22,5€ la place...