Ce livre c’est d’abord un titre : Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates. Drôle, original, qui vous interpelle et vous aguiche d’un reflet de couverture pour vous emmener très loin. Un titre qui donne faim… même d’épluchures de patates ! On a alors instantanément envie de le prendre, de le serrer fort contre soi et de courir s’installer pour le découvrir. Ouvrir la première page et se couper du reste.
Ecrit sous forme épistolaire, Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, se lit d’une traite. Surtout d’une traite. L’écriture est simple (et c’est tout sauf péjoratif), pleine d’humour et de sentiments. Les personnages deviennent très vite des amis, que l’on aimerait croiser lors d’une promenade sur cette île que l’on connaît à peine. L’héroïne, Juliet, nous prend la main et nous fait sauter à pieds joints sur l’île de Guernesey (îles anglo-normandes, au large de Saint-Malo). Elle est journaliste-écrivain, elle est trentenaire et non mariée, elle n’a pas de chat mais elle balance des théières à la tête des gens qu’elle n’aime pas. Délicieux.
Lors d’une tournée dans les librairies du pays pour promouvoir son livre de chroniques londoniennes de guerre, Juliet reçoit une lettre d’un habitant de cette île pratiquement inconnue (ou pour son statut de paradis fiscal). Celui-ci a un livre qui lui a appartenu et souhaite trouver d’autres ouvrages de l’auteur et lui demande son concourt. S’en suivra une correspondance rapidement amicale et la découverte d’un loufoque mais non moins sérieux cercle littéraire, celui des amateurs de tourtes aux épluchures de patates. Juliet tombera rapidement sous le charme du cercle et de ses membres. Elle finira par se rendre sur place et par comprendre la souffrance des habitants de l’île sous l’occupation, elle qui avait si bien compris celle des habitants de Londres. Elle y trouvera d’ailleurs matière à un deuxième livre en partant à la découverte de cette île pleine de merveilles et de gens atypiques. De rencontres en surprises, de balades en tea time, d’histoires en lettres, on suit avec voluptés les chroniques de Juliet et de l’île, qui deviennent rapidement qu’une seule et même chose.
Par ailleurs, je suis obligée de vous mettre en garde. Ce livre peut avoir des effets nocifs sur votre vie sociale. Une fois ouvert, impossible de le refermer. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit dimanche dernier. Ouvert en début d’après-midi, à l’ombre d’un cerisier en fleurs et en fruits, il a fallut qu’un frisson me parcoure l’échine avant que je ne m’aperçoive que le jour déclinait. J’ai donc terminé ma patate littéraire à la lumière de mon salon et fait sauter la séance ciné.
Ps : Pour la petite histoire à la Stieg Larsson (auteur de la trilogie Millénium), Marie Ann Shaffer est décédée juste après avoir su que son livre, co-écrit avec sa nièce, allait être édité. Née en 1935, elle était bibliothécaire et libraire aux Etats-Unis. Si elle ne peut voir le succès de son livre, je souhaite à celui-ci le même parcours que celui de son homologue suédois.
toujours aussi forte!!!!sacrée cerise!!!
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