Chez les Morues, il y a, the number one, Ema. La petite trentaine, journaliste rubrique people, elle vit sa vie côté alcool, fêtes, baises dans les toilettes du bureau avec un collègue jusqu’au suicide de son ex-meilleure amie d’enfance, de collège, de tout. Geste inconsidéré et définitif qui va chambouler assez Ema pour faire virer cette histoire des Morues, vers un thriller socio-politico-amical. De conciliabule en caïpirinha, elle va comprendre que derrière le suicide de Charlotte, avec qui elle ne pourra jamais plus se réconcilier suite à une-tellement-vieille-dispute-qu’on-se-souvient-plus-pourquoi-on-se-faisait-la-gueule, il y a un peu plus que juste un coup de calibre 35. Ema va donc se tourner vers les deux autres Morues : Alice et Gabrielle. Femmes des années 2010, elles utilisent Internet comme un oracle, établissent une chartre pour être féministe mais à leur sauce, ni trop ni pas assez, et vivent leur amitié comme un sacerdoce. Puis Fred arrive. Petit-frère de l’ex du lycée d’Ema. Celui de la bande, celle à laquelle appartenait aussi Charlotte. Fred, c’est le surdoué malgré lui en tout sauf en sociabilité, qui se cache derrière un ordi. Eux tous réunis, c’est un peu nous, parce que faut pas mégoter on est tous des Morues.
Les copines par Margaux Motin |
A fouiner, elles vont d’ailleurs trouver que Charlotte travailler sur un truc un peu louche. Une enquête à laquelle va se rattacher Ema pour passer son ennuie. Celui de son boulot, celui de son nouveau couple, celui de ces vieux potes de lycée. Le ton enlevé, soutenu et rythmé, nous fait suivre la demoiselle comme les aventures d’une copine avec laquelle on pas toujours d’accord mais qu’on aime bien. Et si rien ne marche ils l’auraient souhaité, pour aucun des protagonistes, c’est juste parce que c’est un peu comme ça en vrai aussi. Les Morues n’est pas un livre de gare, ni de filles, c’est un livre de notre temps, pas forcément mieux qu’avant. Ça se lit un peu partout, en relevant la tête pour observer les morues de la rue. A la fin, si tout finit pas forcément comme on l’aurait prévu ou voulu, c’est parce que ce n’est pas plus mal ainsi.
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