mardi 9 février 2010

Un pti tour dans les bayous de La Nouvelle-Orléans


Août 2005, fin de l’été et pleine saison des ouragans. Katrina dévaste La Nouvelle-Orléans. Images de film de sciences-fictions bien réelles. Le chaos en direct. Des centaines de victimes, directes ou indirectes, des déplacés presque déportés, des hommes et femmes sur le toit de leur maison ; parmi eux Zola Jackson. Institutrice presque à la retraite, accompagnée de sa chienne Lady, elle a refusé d’évacuer de Big Easy (« la grosse facile » surnom due à une vie culturelle riche ancienne et vibrante, mais aussi à des mœurs légères) et de laisser sa maison. Zola en a vu d’autres. D’autres tempêtes, d’autres bouleversements, d’autres cataclysmes. Alors elle s’accroche, à sa demeure, ses malheurs et ses Miller. Zola Jackson alterne tempête et flash-backs à diverses moments de la vie de l’institutrice. Et si Katrina détruit la Louisiane et a ensevelie la ville du jazz, une autre tempête a déjà traversé la vie de Zola Jackson, tout autant dévastatrice.

Après Alabama song, pour lequel il a eu le prix Goncourt en 2007, un livre presque parfait sur Zelda Fitzgerald à la fois biographique et imaginaire, Gilles Leroy livre avec Zola Jackson un autre roman très réaliste. Un mélange de déchainement des éléments, de destruction d’une ville mythique et de tragédie humaine inventée pour l’occasion mais tout aussi réaliste. La vie ne fut pas un cadeau pour Zola et l’on souffre avec elle dans cette dernière épreuve. La Nouvelle-Orléans, presque cinq ans après, se reconstruit ; Zola Jackson et tous les autres aussi.


Une reconstruction qui passe aussi part le sport et donc le SuperBowl, finale de la ligue de football US. Après Katrina, l’équipe de La Nouvelle-Orléans s’est retrouvée sans stade pendant plus d’un an. Cette année, dans la nuit de dimanche à lundi Les Saints de New Orleans ont battu les Colts d’Indianapolis 31-17 à Miami. Un show attendu et suivi par tout un pays (106 millions de téléspectateurs, record absolu) et une équipe qui revient de loin et qui a dédié sa victoire à sa ville. D'aucuns disent déjà que ce sont les sorciers vaudous des bayous qui ont fait des sacrifices pour la réussite de l’équipe et que Big Easy se rétablisse un chaque plus.

Et puisque l’on parle de vaudou, autant vous toucher deux mots du dernier Disney qui se passe également à La Nouvelle-Orléans. La princesse et la grenouille renoue avec les vieux Disney, type La Belle et la Bête, avec des vraies chansons, des animaux qui parlent, un prince qui a besoin d’être sauvé, qui tombe amoureux d’une fille plus maligne que lui, et bien sûr un happy-end. En fait cela faisait des années que je n’avais pas été voir un Disney au cinéma et au-delà du plaisir certain d’avoir un double alibi précieux pour y aller, c’est la réaction en direct des enfants qui m’a le plus plu et que j’avais occulté de ces séances. Des « oh le crocodile ! » ou « t’as vu la grenouille, j'ai peur ! » à la danse imitée sur le fauteuil au moindre son jazzie joué par le crocodile trompettiste... Un bonheur !

Juste avant de vous balancer la bande-annonce, je vous conseille un autre film, et pas le moindre, qui se passe aussi à la Nouvelle-Orléans, Un tramway nommé désir, d'Elia Kazan, avec le très sexy Marlon Brando et son t-shirt blanc. Et dans un tout autre registre mais aussi fabriqué dans les bayous de la Louisiane, Les divins secrets des petites Ya-ya, un roman très frais, plein de l’imaginaire de ces marais magiques, de secrets, des vaudous et de l’amitié de ces folles de ya-ya (également adapté au cinéma). Et pour finir en beauté, un morceau de Louis Prima, musicien génial de La Nouvelle-Orléans, du French Quarter enseveli sous l’eau par Katrina et imité par un crocodile dans le dernier Disney, lui qui prêtait sa trompette au roi Louie dans Le livre de la jungle. Let’s swing Louis !

Bande-annonce...



... Et musique !

4 commentaires:

  1. Merci pour ce billet qui m'a fais un peu voyager dans un endroit dans lequel je n'ai même jamais imaginé aller... (Et merci pour le t-shirt blanc de Brando très rrrgggghhhh) Belle journée à toi !

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  2. Un tramway nommé désir, qui, soit dit en passant, se joue à l'Odéon, avec Isabelle Huppert...
    Bise jolie A
    V

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  3. Critiques très mauvaises en fait, donc il vaut peut-être mieux revoir en boucle le film...
    V

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  4. To V. : J'avais en effet eu vent de la pièce mais aussi du rendu pas terrible... Enfin c'est tout de même du Tenessee Williams... A bientôt sur les planches!

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