Cette chronique théâtre sera une injonction : annulez tout le reste et précipitez-vous au théâtre des Bouffes Parisiens. Simplement épatant. Franchement formidable. Drôle, fin, léger et grave, gai, élégant, plein de malice et parfois d’ironie, la pièce enchante et touche tant par l’écriture du texte, la mise en scène que dans le jeu de Fellag et Marianne Epin. Qui ont d’ailleurs respectivement écrit et mis en scène ce bijou. Tous les Algériens sont des mécaniciens de Fellag est une merveille. Histoires de la vie, de leur vie, de la rue et de mécaniques racontées avec délectation par ce couple algérien au temps des retours en arrière quand il y en a plus à raconter qu’à vivre (couple algérien sur scène, et couple mixte dans la vie). Cette pièce a le bon goût de nous emmener loin de Paris quelques instants, dans un bidonville plein de soleil d’Alger, linge étendu entre les immeubles et sur scène.
Ne vous en faites pas, point besoin de savoir à quoi sert un carburateur ni quand on doit changer les bougies d’une voiture pour comprendre toute la finesse de cette pièce mécanique. Tous les Algériens sont des mécaniciens revient par tableau sur la vie de Salim et Shérazade, anciens Intendant général et professeur de français dans un lycée, sur la vie Algéroise après 1962, sur la vie d’une Mercedes rouge, la débrouille au quotidien de cette classe moyenne et la « fuite des cerveaux par les tunnels ». Cette pièce est comme ces taxi-drivers d’Alger qui « conduisent d’une main et raconte de l’autre », mélancolique et à la fois très enjouée. Elle dessine la société algérienne d’aujourd’hui et m’a encore donné plus l’envie d’aller visiter ces terres. Elle m’a surtout donné envie de la faire partager, et si FCS doit servir à l’unique chose de vous faire vous déplacer voir cette fabuleuse pièce, j’en serai heureuse et aurait gagné mon pari. Emmenez vos grands-parents, vos parents, vos collègues, trouvez les pires prétextes pour trainer vos amis aux Bouffes Parisiennes, ils vous en remercieront. J’aurai aimé y emmener une personne, mais cela ne se peut ; ça m’aura au moins donné une très jolie occasion de penser à lui et de croire combien il aurait aimé cette pièce. Vraiment, croyez-moi et laissez-vous entrainer par les mots si plein de magie, de légèreté, de malice de Tous les Algériens sont des mécaniciens.
Tous les Algériens sont des mécaniciens
Jusqu’au 30 avril 2010
4 Rue Monsigny
Paris 2e
Crédit photo (2e paragraphe) Théâtre des Bouffes Parisiens_Serge Kadoche
Oui oui oui je confirme !! Certes sur strapontins pas très confortables mais un très bon moment passé...
RépondreSupprimerEt pourquoi ne pas nous parler d'une pièce avec des "comédiens" que se fichent de leur public !
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/theatre/2010/02/10/03003-20100210ARTFIG00836-tautou-on-m-attend-au-tournant-mais-je-m-en-moque-.php
To Jacob Kellogs: Merci pour le lien et promis je parle très vite de "Maison de poupée"... et ça risque de saigner!
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