mercredi 16 mai 2012

Second tour ou les bons sentiments, Isabelle Monnin



Si vous n’en avez pas encore marre des élections, des présidents sortants ou entrants, des sondages, des multiples tours et que vous attendez les législatives avec impatience… Ou pas d’ailleurs. Alors même si le mot « élection » vous file des boutons, ce livre est pour vous. Oui c’est presque une réclame ; surtout parce que je ne donnais pas cher de ce bouquin à l’arrivée, notamment à cause du titre. C’est vrai que « Second tour ou les bons sentiments », ça vend pas du rêve. Alors chers éditeurs, je formule une requête : Changez ce titre mièvre (bord##%%) !!! Le début suffisait largement ou « Entre deux » aurait été pas mal ; on pouvait même tenter un désormais célèbre « le changement, c’est maintenant », pompeux mais adapté… Et le livre sinon ? Eh bien vous vous doutez bien que si je m’insurge, ce n’est pas pour rien ! 


En 1981, ils avaient vingt ans ; en 2012… trente de plus. C’est mathématique. Trente ans pour avoir grandi, fait une vie, des enfants, changé de bord politique sans le vouloir ou trahir la cause. Bref, devenir adulte. La bande d’amis des années 80 s’est étiolé et agrandi, elle n’est pas de cette génération qui se « poke » alors elle se donne des nouvelles à l’ancienne : avec parcimonie. Elle se retrouve pour les 50 ans de Jipé, l’homo-prof-bobo de la bande. Puis il y a Jeanne, avocate devenue mère de famille nombreuse, mariée au bon parti de la bande. Elle fait des listes mentales pour ne pas se perdre complètement. Mais celle qui s’est effacée des photos de famille, passant irrémédiablement derrière l’appareil, est le centre de la  mémoire vive de Pierre. Pierre photographe à la vie accidentée dont le seul cliché marquant de ces trente dernières années est un baisé volé à celle qu’il aime depuis trente ans.

Microcosme placé sous microscope, « Second tour ou les bons sentiments », n’est pas plein de bons sentiments. Il y a même une multitude de ressentiments. Il y a surtout une écriture, puissante, profonde, qui fait fit du sentimentalisme dans lequel tout cela aurait pu tomber. Isabelle Monnin livre un texte magnifique, qu’on a envie d’avaler. Elle nous donne des nouvelles de ceux qu’on aurait voulu oublier et surtout elle fait mine de rien l’état d’une société politisée, un portrait politique d’une génération qui veut encore rêver aux changements. Vous avez dit maintenant ?


Les deux photos sont de Jacob Khrist

1 commentaire:

  1. Je viens de le terminer, et je dois dire que j'ai été un peu déçu. La relation entre Jeanne et Pierre prend - à mon goût - trop le dessus sur la situation politique. J'avais beaucoup d'attente concernant ce thème de la politique et il n'est pas assez présent explicitement à mon goût.

    Bonne journée !

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