De rouille et d'os

En ce moment à Cannes en montée des marches du festival, et aussi dans les salles, De rouille et d’os. De rouille et d’os n’est pas un film gai. Ce n’est pas non plus un film de boxe ou d’amour. C’est un film de rage. La rage d’être seul, handicapé physiquement ou socialement, d’être abandonné. Stéphanie et Ali se rencontrent en boite de nuit, mais ce n’est pas ce que vous croyez. Il est agent de sécurité ; elle vient danser. Il la raccompagne chez elle après une rixe et lui laisse son numéro au cas où. Pas de drague, pas de faux-semblant. Il est venu habiter chez sa sœur avec son fils ; elle est dresseuse d’orque au Marineland d’Antibes. Survient l’accident au bord du bassin et elle se réveille amputée des deux jambes, niveau du genou. Puis, elle l’appelle.

Une relation chaotique en nait, mi-amicale mi-sexuelle mi-amoureuse. Un mélange qui les perd encore un peu plus mais les empêche de couler directement dans cette méditerranée où ils se retrouvent. Viendront la boxe façon street combat, violent mais pas exagéré, le rapprochement, l’éloignement, l’abandon. Si le jeu des acteurs est parfait, le film n’est pas un chef d’œuvre. En même temps ce n’est pas si grave puisque c’est quand même un très bon film. Ce qui est appréciable, c’est le côté accidenté des personnages sans tomber dans le pathos. Par contre, leur relation est parfois un peu lisse, un peu trop « normale ». Il a manqué un peu de confrontation à mon goût. Je reste « opé », dites moi si vous l’êtes aussi.

De rouille et d'os est inspiré par une nouvelle de Craig Davidson