vendredi 23 juillet 2010

Le soldat et le gramophone, Saša Stanišić


Début des années 1990, Yougoslavie. Une enfance remplie de pêche, de bêtises, de copains, de foot, de réunions de famille. Puis la mort d’un grand-père, presque magicien, aux contes sur le communisme et le Parti, encre le jeune Aleksandar dans la réalité. Les orchestres dignes des films de Kusturica vont bientôt faire place aux tirs et Visegrad se transforme en champs de bataille. La guerre arrive, l’école est finie. Jeune héros et narrateur de ce roman, Aleksandar raconte sa version des faits, les cachettes, les tirs, puis le départ pour l’Allemagne où la famille émigre. Plus tard, il revient chez lui, près de la douce Drina. L’orchestre ne joue plus et la ville se désole de ses habitants partis.

Au moment de cette guerre entre Serbes et Bosniaques, j’avais le même âge qu’Aleksandar et je ne comprenais pas les images envoyées par l’écran de télé. Cette guerre a éclaté un pays que ce livre réconcilie. Par e regard d’un enfant qui ne comprend pas lui plus cette guerre, qui doit partir, laisser son meilleur copain derrière lui et toutes les histoires un peu fantastiques de sa ville, de son fleuve, de son grand-père. Le soldat et le gramophone nous plonge dans un décor que nous ne connaissons pas, dans un folklore presque imaginaire, mais dans une réalité bien concrète de déracinement et de besoin de retour aux sources. Et ça nous connaissons tous. C'est un livre magnifique sur la fin de l'enfance, lorsque l'on comprend qu'il y a pire que de perdre une partie de billes.
Photo: Visegrad, la Drina, le pont et les soldats. Ici

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