jeudi 29 septembre 2011

Istanbul loukoum : Constantinople


Sainte-Sophie
La rive européenne d’Istanbul (quartier de Fatih) nous fait nous plonger dans la vieille Constantinople, l’aïeule de la ville, voulue comme la nouvelle Rome vers 300. Un dédale de petites rues, qui montent ou descendent au gré des collines sur laquelle est construite la ville antique et dont des immeubles découvrent de temps à autre des minarets qu’on croirait vieux comme le monde (pour certains, c’est presque vrai !). La rumeur de la ville est comme une machine à remonter le temps, et on imagine aisément voir les sultans sortir de leur palais. Constantinople n’est pas si loin. Cette ville-royaume qui a éclairé de son aura des siècles, des ères, et des hommes, tant que son parfum traine encore dans les rues. A la traverser, on se croirait intemporel comme si l’on croisait l’Histoire en bas de la rue. Et ce n’est pas si fréquent, car dans les chemins de ce vieux quartier on se perd réellement dans les méandres du passé ; alors respirer un bon coup avant qu’on ne traverse la Corne d’Or la prochaine fois, on se dirige vers Ayasofia.


Sainte-Sophie se prénomme ainsi pour la sagesse qu’elle devait inspirer (« sophia » en grec) et non pour une sainte et après 1 500 ans d’existence, c’est un nom plutôt bien trouvé. Imposante, polie par les années, elle est à elle toute seule la parfaite illustration de cette Constantinople devenue Istanbul. Chrétienne, puis musulmane et enfin laïque (musée depuis 1934). Les mosaïques sur fond d’or de Jésus côtoient les versets de Mahomet. Témoin du temps, on la visite comme la vieille femme du village qui en a vu les principaux changements sans bouger d’un pouce et vieillir avec charme. Humble, douce et pleine d’histoires à livrer, j’ai trouvé qu’elle incarnait parfaitement la ville. J’ai retrouvé cette simplicité, cette douceur et ce charme dans les rues qui descendent vers la rive de la mer de Marmara, entre les ruelles où jouent les enfants, où les vieux trainent des carrioles pleines de beignets et où les maisons en bois manquent parfois de s’effondrer.

Harem de Topkapi
Dans le quartier d’Eminönü, où se trouve l’Ayasofia, se trouve aussi le palais de Topkapi. Antre sublime des sultans, chacun y apportant sa pierre, son édifice. Et s’il m’a manqué un guide pour bien appréhender ce palais, le harem était vraiment l’ensemble le plus impressionnant. A savoir que toutes les femmes du palais y vivaient, la mère du sultan, ses femmes, ses maitresses. On ne va pas se le cacher ça devait être un parfait bordel (passez moi l’expression…) là-dedans. Les jardins surplombant le Bosphore plongent dans une douceur de vivre qui contrebalance l’ambiance électrique du Grand bazar un peu plus haut. Et si on est happé par celui-ci, la gentillesse et la bonne humeur des Turcs en font une balade obligatoire et agréable, juste avant de passer dans le bazar aux épices et celui aux livres. A se perdre dans les rues, vous tomberez sur de petites mosquées, d’où l’appel à la prière rythment les journées des hommes, sans intrusion. Sans manquer d’entrer dans le Mosquée bleue (Sultanahmet camii), qui fait face à Sainte-Sophie, de l’autre côté de la place de l’hippodrome. A quelques pas, il faut s’enfoncer sous terre, vers la basilique citerne, construite vers 500 pour stocker de l’eau pour le palais. Elle a été (re)découverte par un occidental qui s’étonnaient que les Stambouliotes pêchent dans des trous en plein milieu de la place et au cœur de la ville. 

Mosquée Suleymaniye
A Fatih, avant de redescendre vers le marché aux poissons de Kumkapi et ses restaurants (qu’on ne trouve parfois jamais), il faut aller découvrir la mosquée Suleymaniye; Moins visitée que la Mosquée Bleue, elle est pourtant plus imposante et à mon sens, plus intéressante. La mosquée de Soliman le Magnifique partage bien son nom avec son commanditaire, par ses 28 dômes et ses 24 colonnes en marbre blanc et granit. Elle témoigne, avec les autres, du faste et de la richesse des royaumes de la ville : époque Empire romain, puis empire Byzantin enfin empire Ottoman. La ville fut rendue laïque et nommée Istanbul en 1930 par Mustafa Kemal (Atatürk) lors de la Révolution des signes, alors que « Stamboul » n’indiquait jusqu’alors que le quartier de la vieille ville, que j’ai essayé de vous peindre rapidement et à ma manière.

La prochaine fois, Istanbul version moderne

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